Double bonheur

En lisant les pages du cahier livres du Devoir, j'ai eu non pas un, mais deux bonheurs. Le premier avec la prose de Louis Hamelin qui ne cesse de faire preuve d'intelligence et de pertinence; je vous offre cette petite citation: «Ã€ certaines époques, le contenu d'un bouquin pouvait vous conduire directement au bûcher. Maintenant, c'est l'acte en soi qui me paraît constituer une forme discrète de rébellion. Pression technologique et confusion des espaces public et intime sont les deux mamelles siliconées de l'époque. Résister est démodé. Comme lire, cette pratique de l'intériorité et de son corollaire, la lenteur. Prendre le temps. Une périphrase idéale, qui ne désigne pas seulement le mode d'emploi, mais aussi le but.»


Je cite ici Hamelin qui parle d'Enrique Vila-Matas, l'auteur citateur «qui discourt sur Julien Gracq qui discourt sur Proust…» etc. On reste dans la grande famille des citations.

Mon second bonheur, je le dois à la nouvelle de la traduction française d'un ouvrage d'Édouard Limonov, ce grand mal-aimé des lettres russes qui a beaucoup contribué à sa propre disgrâce, mais que je n'arrive pas à détester (et puis, quoi, mon fils ne s'appelle pas Édouard pour rien). Il y a vingt ans, je ne connaissais que Danny Laferrière pour apprécier cet auteur.

Je cours aujourd'hui en librairie voir si je peux trouver son livre, Mes prisons, publié chez Actes Sud. 

Je me sens un peu nerveux, comme avant un rendez-vous avec un vieil amour.

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